La crise sanitaire a engendré une extension rapide du numérique au sein des établissements de santé. Comment cela s’est-il traduit au CHR Metz-Thionville ?
Michaël De Block : Notre région a été particulièrement touchée par la crise. Nous avons donc dû nous adapter très rapidement aux besoins des équipes soignantes, en participant, d’abord et surtout, à la réorganisation de l’hôpital : nous avons multiplié par quatre les lignes téléphoniques et débit internet (SAMU-Centre 15 notamment), et géré l’accompagnement numérique lié aux nouvelles zones Covid (nouveaux paramétrages logiciels et ajout de matériel informatique). Dans un deuxième temps, nous avons déployé la visioconférence et le télétravail afin que les équipes du CHR puissent maintenir la continuité de service dans tous les secteurs d’activité de l’hôpital et du GHT.
La téléconsultation a, elle aussi, été très utilisée pendant cette crise…
Les chiffres parlent effectivement d’eux-mêmes : avant la crise, notre établissement ne proposait pas encore ce type de service, que nous avons donc mis en place une fois l’épidémie déclarée. En une vingtaine de jours, nous réalisions déjà 1 000 téléconsultations par semaine ! Les équipes médicales se sont rapidement emparées de cet outil pour suivre les patients atteints de maladies chroniques, les femmes enceintes, et tous ceux pouvant être pris en charge à distance. Un télé-accompagnement spécifique des personnes atteintes du Covid a en outre été déployé au niveau de l’hôpital et du SAMU.
Ce sont autant de chantiers loin d’être anodins. Comment vos équipes sont-elles parvenues à gérer de front autant de projets ?
Ce fut une période de grandes tensions, puisqu’il nous fallait en effet nous réorganiser pour faire face à la demande tout en assurant la sécurité de nos propres équipes. De nombreux agents de la DSI ont ainsi pu télé-travailler mais, malgré cela, un quart de notre équipe a été touché par la maladie. L’implication de tous s’est pourtant maintenue 7j/7, ce qui nous a permis de réagir au plus vite et de tenir sur la durée. Les besoins étaient par exemple régulièrement réévalués pour pouvoir prioriser les actions les plus urgentes. Nous n’étions pas préparés, mais nous avons su surmonter la vague.
Justement, pensez-vous que cette expérience puisse servir de point de départ pour un « Plan Blanc du numérique » ?
Je l’espère. Face à la violence de l’épidémie, nous avons dû constamment nous adapter pour répondre aux urgences tout en assurant la continuité des applications métiers. Nous travaillons désormais à la remise en route quasi « normale » de l’hôpital, mais conserverons les nouveaux outils déployés au plus fort de la crise. Cette expérience, il faut que d’autres puissent en profiter. Si demain, l’Ouest du pays est touché aussi durement, il faut que les DSI des hôpitaux puissent bénéficier de ce que nous avons nous-mêmes appris, que ce soit en termes d’organisation, d’infrastructures ou de formation des équipes.
Quelles autres problématiques identifiez-vous pour garantir une réponse numérique efficace à l’hôpital ?
Cette période a également été marquée par de nombreuses cyberattaques. On pourrait même dire que nous avons dû doublement faire face au(x) virus ! Profitant du déploiement de nouveaux outils et du télétravail, les pirates ont en effet essayé de s’infiltrer dans nos systèmes. Heureusement, nous avons pu parer aux attaques mais celles-ci sont révélatrices des enjeux de la e-santé de demain. La crise a une fois de plus démontré l’utilité du numérique à l’hôpital. Aux établissements d’investir en ce sens pour garantir la sécurité et l’uniformité de cet hôpital 2.0.
Michaël De Block : Notre région a été particulièrement touchée par la crise. Nous avons donc dû nous adapter très rapidement aux besoins des équipes soignantes, en participant, d’abord et surtout, à la réorganisation de l’hôpital : nous avons multiplié par quatre les lignes téléphoniques et débit internet (SAMU-Centre 15 notamment), et géré l’accompagnement numérique lié aux nouvelles zones Covid (nouveaux paramétrages logiciels et ajout de matériel informatique). Dans un deuxième temps, nous avons déployé la visioconférence et le télétravail afin que les équipes du CHR puissent maintenir la continuité de service dans tous les secteurs d’activité de l’hôpital et du GHT.
La téléconsultation a, elle aussi, été très utilisée pendant cette crise…
Les chiffres parlent effectivement d’eux-mêmes : avant la crise, notre établissement ne proposait pas encore ce type de service, que nous avons donc mis en place une fois l’épidémie déclarée. En une vingtaine de jours, nous réalisions déjà 1 000 téléconsultations par semaine ! Les équipes médicales se sont rapidement emparées de cet outil pour suivre les patients atteints de maladies chroniques, les femmes enceintes, et tous ceux pouvant être pris en charge à distance. Un télé-accompagnement spécifique des personnes atteintes du Covid a en outre été déployé au niveau de l’hôpital et du SAMU.
Ce sont autant de chantiers loin d’être anodins. Comment vos équipes sont-elles parvenues à gérer de front autant de projets ?
Ce fut une période de grandes tensions, puisqu’il nous fallait en effet nous réorganiser pour faire face à la demande tout en assurant la sécurité de nos propres équipes. De nombreux agents de la DSI ont ainsi pu télé-travailler mais, malgré cela, un quart de notre équipe a été touché par la maladie. L’implication de tous s’est pourtant maintenue 7j/7, ce qui nous a permis de réagir au plus vite et de tenir sur la durée. Les besoins étaient par exemple régulièrement réévalués pour pouvoir prioriser les actions les plus urgentes. Nous n’étions pas préparés, mais nous avons su surmonter la vague.
Justement, pensez-vous que cette expérience puisse servir de point de départ pour un « Plan Blanc du numérique » ?
Je l’espère. Face à la violence de l’épidémie, nous avons dû constamment nous adapter pour répondre aux urgences tout en assurant la continuité des applications métiers. Nous travaillons désormais à la remise en route quasi « normale » de l’hôpital, mais conserverons les nouveaux outils déployés au plus fort de la crise. Cette expérience, il faut que d’autres puissent en profiter. Si demain, l’Ouest du pays est touché aussi durement, il faut que les DSI des hôpitaux puissent bénéficier de ce que nous avons nous-mêmes appris, que ce soit en termes d’organisation, d’infrastructures ou de formation des équipes.
Quelles autres problématiques identifiez-vous pour garantir une réponse numérique efficace à l’hôpital ?
Cette période a également été marquée par de nombreuses cyberattaques. On pourrait même dire que nous avons dû doublement faire face au(x) virus ! Profitant du déploiement de nouveaux outils et du télétravail, les pirates ont en effet essayé de s’infiltrer dans nos systèmes. Heureusement, nous avons pu parer aux attaques mais celles-ci sont révélatrices des enjeux de la e-santé de demain. La crise a une fois de plus démontré l’utilité du numérique à l’hôpital. Aux établissements d’investir en ce sens pour garantir la sécurité et l’uniformité de cet hôpital 2.0.
Article publié sur le numéro de juin d'Hospitalia à consulter ici : https://www.hospitalia.fr/Hospitalia-49-Special-Covid-19-MERCI-_a2230.html